Nous sommes ravis d’annoncer que le prix Balakian de 2022 a été décerné à l’ouvrage de May Hawas, Politicizing World Literature: Egypt, Between Pedagogy and the Public.

Le livre de Hawas est un travail critique d’une originalité remarquable qui demeure analytique et argumentatif dans la présentation des idées, avec une forte perspective comparative. Il examine un corpus de romans et de récits de voyage écrits en anglais, en arabe, en français, en tchèque et en italien afin d’historiciser les transactions culturelles entre l’Égypte et différentes parties du monde au cours des périodes pré-modernes et modernes. L’auteure démontre qu’à l’encontre de la perspective critique postcoloniale prévisible et stéréotypée, un « reworlding » des textes littéraires égyptiens aiderait à démêler leur pluralité et leur polyphonie inhérentes, tout en transcendant les limites de l’historicisme postcolonial. Elle réinterprète le paradigme de la littérature mondiale au prisme de la mondialisation de la culture, où le fardeau de l’histoire et la politique de la représentation ont perdu leur caractère d’urgence et leur centralité. Elle plaide pour une révision de la pédagogie existante et des principes du comparatisme, pour aborder le « monde » dans la « littérature mondiale » comme un site ouvert de possibilités de résonances et de réceptions textuelles, et de dialogues inter-littéraires.

Le jury a sélectionné le livre Baroque Modernity: An Aesthetics of Theatre de Joseph Cermatori pour une mention spéciale. Le livre retrace le rôle du théâtre baroque dans la formation d’une nouvelle esthétique du modernisme, au tournant du XXe siècle. Soutenu par une solide érudition, le livre témoigne d’un sens théorique et d’une rigueur analytique. Cermatori réussit à situer les œuvres de Friedrich Nietzsche, Stéphane Mallarmé, Walter Benjamin et Gertrude Stein dans le contexte du théâtre baroque en référence à leurs engagements avec les idées d’espace, d’expérience et de performance.

Félicitations à Maya et Joseph ! 

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